Le Festival 2024

Lancer un Festival de jazz en pays bigouden : l’idée en a germé lors d’un diner d’août 2017. Le nord du Finistère avait son festival de jazz à Châteauneuf du Faou mais rien n’existait dans le sud du pays bigouden.

 

Nous espérons – au fur et à mesure de ces 24 concerts depuis la création de Jazz in Loc – avoir rempli notre « cahier des charges » vis-à-vis de vous, cher public, à savoir :

  • Avoir illustré plus de 40 ans d’évolution du Jazz dit traditionnel : des origines avec la musique des bateaux à roues à aube du Mississipi à la diaspora de 1917 vers New York et Chicago puis aux apports de Jazz « blanc » au cours des années 1920-25 ; éclosion du Charleston, du Jitterbug, du Lindy Hop ; enfin apports des grands compositeurs de la musique américaine : Gershwin, Cole Porter, … Cette approche chronologique était notre premier fil conducteur.
  • Le second objectif était de faire connaître les grands maîtres d’un instrument , que cet instrument soit le piano, la clarinette ou le saxophone soprano, en y consacrant des concerts spécifiques leur rendant un hommage en quelque sorte individuel.

 

Pour ce qui est de cette Édition 2024, nous aurons le plaisir d’accueillir :

Le lundi 5 août : Nirek Mokar et ses Boogie Messengers au Manoir de Pen Ar Vir (à Loctudy)

Le mardi 6 août : Duved Durayevski et son Transatlantic Five au Château de Kerlut (à Lesconil)

Le jeudi 8 août : Aurélie Tropez et sa formation au Château de Kernuz (à Pont l’Abbé)

Le vendredi 9 août : Jérôme Etcheberry et ses Swingberries au Manoir de Briemen (à Loctudy)

Il restera encore bien des champs à explorer : le blues et le ragtime, pour n’en citer que quelques-uns, mais aussi des concerts consacrés aux grandes formations : Duke Ellington, Cab Calloway, Count Basie, Chick Webb etc.

Mais n’anticipons pas. Nous avons tout l’avenir devant nous, grâce à vous, fidèle public de Jazz in Loc. 

Alain Marcheteau – Responsable de la Programmation

Nous avons décidé de retenir la formule d’un festival limité à des concerts de jazz New Orleans (ou jazz traditionnel) pour le distinguer du jazz moderne et du free jazz. A la différence de ces deux derniers styles, assez ésotériques et rébarbatifs pour nombre d’auditeurs, le jazz New Orleans présente l’avantage d’être accessible à tous, joyeux et surtout dansant.

Le regain d’intérêt qu’il suscite est actuellement manifeste et ressemble à cet égard l’engouement qui s’est produit pour la musique dite « manouche ». Ce retour du jazz traditionnel est actuellement porté par la danse que redécouvrent les générations des 20-40 ans sous la forme de « lindy hop ». Tous les festivals de jazz traditionnel créés au cours des dernières années ont axé leurs efforts sur cette « clientèle » nouvelle, prête à se déplacer – et parfois venant de loin – pour danser ce « lindy hop » qui est une danse de rue née à Harlem vers la fin des années 20, mélange de charleston, de cakewalk, de swing et de boogie-woogie.

Soulignons enfin que le jazz traditionnel a bercé l’adolescence et le vingt ans – de 1944 aux années soixante – des générations plus âgées. Il suffit d’évoquer les grands noms de Louis Amstrong, de Duke Ellington, de Sidney Bechet (avec Petite Fleur, Le marchand de poissons, Dans les rues d’Antibes…).

Le jazz New Orleans se caractérise par le recours constant des musiciens à l’improvisation collective et la recherche d’une assise rythmique très dynamique. Les mélodies y sont simples à retenir et l’objectif poursuivi est bien une communication constante avec l’auditoire. En écoutant ce type de jazz – le blues, les gospels, le ragtime – l’envie vous vient irrésistiblement de taper dans les mains, de marquer le tempo avec ses pieds de fredonner la mélodie et de … danser !

Rappelons-nous que l’histoire du jazz commence le long des rives du Mississippi (« l’Ole Man River ») : une nouvelle musique naît spontanément, empruntant au blues, au ragtime aux musiques savantes importées d’Europe et aux musiques créoles locales. Elle est le parfait exemple de métissage musical.

Sa vitesse de conquête de la scène musicale mondiale est alors phénoménale. Le jazz est né en moins de dix ans – entre 1900 et 1910 – porté par les riverboats – bateaux plats à roue à aubes – descendant le Mississippi, hébergé dans les quartiers « chauds » de la Nouvelle Orléans puis atteint New York, Chicago et… l’Europe en 1917. Dans les années 20 à 30, toutes les opérettes jouées à Harlem et à Broadway sont construites autour du jazz New Orleans.

 

C’est cette belle histoire musicale que Jazz in Loc a l’ambition de célébrer chaque été au travers des concerts prévus.